Cette semaine, un article plus informatif, qui part d’une réflexion que j’ai entendue (pour la 10ème fois) récemment. La personne s’approche de ma voiture, regarde à l’intérieur et voit Petite I dans son siège auto. Ni une ni deux : « Attends, mais elle a quel âge ta fille ? 18 mois ? Et elle est encore dos à la route ???!!! » – le nombre de points d’interrogation/exclamation est proportionnel à sa surprise (son jugement ?). Me voilà donc repartie pour un laïus sur la sécurité routière et les sièges auto. Je n’aime pas vraiment faire des leçons de morale, donc j’y vais avec pédagogique. Mais quand on m’attaque sur la manière dont je gère ma fille, je suis un peu moins douce :-)
Ceci dit, on ne peut pas en vouloir à grand monde, car question pédagogie et sécurité routière, on a encore un peu de boulot en France ! Quand on sait que les nacelles sont encore autorisées en voiture pour les nouveaux-nés, alors que leur dangerosité n’est plus à prouver, on se dit qu’on n’est pas au bout de nos surprises. Attention, la faute n’est en aucun cas à imputer aux parents qui ne sont pas au courant de tout cela, mais bien aux autorités compétentes qui devraient se pencher de plus près sur ces questions… Mais ce n’est pas le propos d’aujourd’hui ; je voudrais juste faire un état des lieux des dernières réglementations et conseils en terme de sécurité routière.
L’aide au choix du siège auto est une prestation qui m’est souvent demandée au sein de mon activité professionnelle, et j’en profite toujours pour éveiller les esprits à la sécurité routière, aux études, et à ce qu’il vaut mieux faire pour se prémunir des pires risques. On ne rigole pas avec la sécurité ! Certes, vous allez entendre des « mais à notre époque, on ne se posait pas toutes ces questions« , ou même des « tu as toujours été sur un réhausseur et tu n’es jamais morte« , mais, comme pour tout, ce n’est pas parce qu’on faisait ainsi avant que c’était mieux, bien au contraire …
Mais alors, comment fait-on « au mieux » en matière de sécurité routière avec un enfant, et que disent les normes ?
Petit rappel des normes en vigueur :
Actuellement, deux normes coexistent : la R44 et la R129 (appelée Isize et datant de juillet 2013). La seconde tend à remplacer la première … et même si elle fait preuve d’une certaine évolution (dos à la route jusqu’à 80 cm ou 15 mois, système Isofix préféré au système d’attache ceinture, etc.), elle reste encore light par rapport à nos voisins. Mais c’est mieux que rien !
Voici donc ce qui est préconisé aujourd’hui :
– dos à la route jusqu’à 13kg dans un siège groupe 0 ou groupe 0+ (siège coque)
– à partir de 9kg, il peut être passé face à la route et doit alors être installé dans un siège groupe 1 jusqu’à 18 kg (1m dans la nouvelle norme) (siège avec renforts latéraux)
– de 15kg à 25 kg, il peut être installé dans un siège groupe 2 et de 25kg à 35 kg (ou 1m50, environ 10 ans) dans un siège groupe 3 (siège avec renforts latéraux)
Rassurez-vous, beaucoup de marques proposent des groupes combinés, donc vous n’aurez pas 5 sièges à acheter ! Autre petite précision, les poids et tailles des enfants en fonction des âges varient évidemment d’un individu à un autre. L’important est donc de se fier aux limites de poids ou de taille et de ne pas s’inquiéter de l’âge. Pour info, ma fille pèse 8,7 kg à 18 mois et mesure 81 cm (oui, une asperge !) et est toujours dos à la route. Et tant que sa tête ne dépassera pas du siège coque, elle y restera !

Typiquement ici, fiez-vous aux poids et non aux âges, qui dépendront des enfants. (graphique Aubert.com)
Voici donc pour les normes en vigueur. J’ajouterai mon petit grain de sel à travers des conseils étoffés et complets que j’ai glanés dans mes nombreuses formations ou expériences :
Pas de nacelle pour les bébés, pas de réhausseur pour les plus grands
Dans une nacelle, la tête du bébé n’est pas maintenue ; en cas de choc, c’est un gros risque pour ses cervicales et son dos. Typiquement, voici un paragraphe de la nouvelle norme que j’aurais aimé voir changé …
Le réhausseur, comme son nom l’indique, permet de se « réhausser » jusqu’à la ceinture, mais ne protège en rien en cas de choc. Il faut à tout prix un siège avec renforts latéraux jusqu’aux 10 ans (ou 1m50) de l’enfant.
Dos à la route le plus longtemps possible
Dans beaucoup de pays, les enfants sont dos à la route jusqu’à 4 ans ! Sans forcément aller jusque-là, il est recommandé de laisser son enfant dos à la route le plus longtemps possible. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il ne sera jamais aussi bien protégé en cas de choc que dans cette position. Dans un siège coque (groupe 0 ou 0+), l’enfant peut y être installé jusqu’à 13kg (80cm dans la nouvelle norme) ou jusqu’à ce que la tête dépasse des têtières (aucun problème si les jambes sont repliées, au contraire c’est souvent comme cela que les enfants sont les plus confortables). Certaines marques proposent même des sièges Groupe 0/1, pouvant allez jusqu’à 18 kg !
On enlève le manteau de l’enfant avant de l’installer dans son siège auto
Pour éviter l’effet « savonnette » en cas de choc : la ceinture presse sur le manteau et non sur l’enfant lui-même, qui est éjecté plus facilement et bien moins protégé. Le manteau créé un jeu entre le harnais et le corps de l’enfant De plus, pensez à la chaleur qu’il fait rapidement dans une voiture ; laissons nos enfants respirer !
On n’a pas peur du bouclier
On a souvent des idées reçues sur les bouclier : l’enfant va se sentir comprimé, c’est oppressant, ça protège moins bien, etc. Détrompez-vous ! Le bouclier, au contraire, laisse libre tout le haut du corps, contrairement à un harnais qui entrave plus l’enfant l’enfant au niveau de ses épaules par exemple. De plus, en cas de choc, la colonne vertébrale vient s’enrouler autour du bouclier, ce qui évite le coup du lapin, plus fréquent avec un harnais qui plaque le corps de l’enfant sur le siège mais pas la tête. Attention, cela ne veut pas dire que les harnais ne sont pas recommandables car l’important est avant tout que le siège auto soit aux normes, mais juste qu’il ne faut pas fuir le bouclier :-) Pensez aussi à la petite tablette que cela procure à votre enfant, pour jouer ou dormir ; tout est une question de pédagogie, mais il en sera très rapidement ravi !
On n’achète jamais un siège auto d’occasion
Un siège auto, c’est comme un casque de moto : une fois qu’il est tombé par terre, il faut le changer car le revêtement en polystyrène peut être endommagé et donc moins bien protéger l’enfant. On n’achète donc jamais de siège auto qui aurait déjà servi et dont on ne connait pas l’histoire (et comme on ne peut jamais être sûr de l’histoire … on évite tout court !).
En cas d’attache « ceinture », on le désinstalle et le réinstalle très souvent
Pour les puristes, il faudrait détacher et rattacher son siège auto (s’il s’attache avec la ceinture et non sur base Isofix) à chaque utilisation. Disons qu’une ou 2 fois par semaine est déjà pas mal. Cela permet de retendre la ceinture, qui, au fil des utilisation, se distend forcément un peu.
Une pause toutes les deux heures
Adultes ou enfants, on en a tous besoin ! Mais un bébé encore plus, car il est important de le changer de position pour des raisons physiologiques. On évite donc de mettre le cosy sur un support poussette quand on s’arrête sur une aire d’autoroute ; mieux vaut lui faire prendre l’air dans les bras pour qu’il change vraiment de position et puisse se mouvoir comme il l’entend.
Voilou pour ce petit topo concernant la sécurité routière. Cependant, pas de culpabilisation si vous vous rendez compte que vous ne saviez pas tout ça (je vous connais hein ;-) ); comme je vous l’ai dit, c’est normal, personne n’en parle ! On fait tous comme on peut, l’important est d’être informés et de changer peu à peu nos habitudes …
N’hésitez pas si vous avez quelque chose à rajouter ou des questions … et bonne route !
5 Comments
Super comme article, j’ai gardé ma fille dans le maxi cosi jusqu’à 13-14 mois. Je voulais surtout qu’elle y soit pendant notre voyage de 16h en voiture humhum ensuite nous avons acheté un siège qui peut se mettre dos à la route ou pas. Mai maintenant à 21mois elle est face à la route hum.
J’ai jamais pensé au siège bouclier….
C’est super de l’avoir gardée aussi longtemps dos à la route ! Et puis, il faut être honnêtes, à un moment ils en ont marre du dos à la route aussi donc ne pas hésiter quand on les sent assez robustes et prêts et qu’ils arrivent aux 18 mois / 2 ans :)
Je suis assez d’accord avec toi … à un détail près, il faut que l’enfant accepte de rester dos à la route aussi longtemps … je voulais y laisser FeuFolet jusqu’à 15 mois, mais on a craqué à 13 mois, il devenait intenable en voiture et pouvait hurler des heures …
Par contre, on avait choisi un siège avec bouclier et on ne regrette pas, on est rassuré sur sa sécurité et il a l’air vachement bien installé. Il réclame même qu’on l’attache en tapotant sur le bouclier qd on est pas assez rapide ;-)
Oui oui bien sûr ! Comme je le disais en réponse au commentaire précédent, il ne faut pas se leurrer, les enfants aussi ont leurs exigences ! Et bien évidemment, s’ils ne supportent pas le dos à la route et qu’ils ont déjà un certain âge/poids/taille, inutile de se torturer … l’important c’est de continuer à les mettre dans des sièges sécurisés :-)
Un bon article qui résume ce que j’ai compris en fouillant sur Internet et en écoutant la vendeuse du magasin où j’ai acheté le siège auto. Mon copain et moi avons acheté beaucoup d’affaires d’occasion. Le siège auto est le seul élément que nous avons acheté neuf. Un cybex. Très cher pour nos revenus mais pas de regrets. Nous sommes pressés d’y déposer notre bébé au sortir de la maternité. C’est pour bientôt !
Elodie